Retatrutide : Dosages optimaux, résultats des études et idées reçues — Analyse complète

Le Retatrutide est l’un des peptides dont on parle le plus aujourd’hui dans le domaine de la perte de poids. Puissant, innovant et étudié dans plusieurs essais cliniques, il attire l’attention parce qu’il combine plusieurs mécanismes, dont l’activation simultanée des récepteurs GLP-1, GIP et glucagon.

Mais entre les informations circulant sur les réseaux, les discussions autour des “bons dosages” et les mythes sur le seuil nécessaire pour activer le glucagon¹, il peut être difficile de s’y retrouver.

Dans cet article, je vous propose une analyse claire, factuelle et accessible, basée directement sur les données publiées, pour comprendre :

  • quels sont les dosages testés en clinique,
  • quels résultats de perte de poids ont été observés,
  • comment lire correctement les effets secondaires,
  • et surtout ce qu’il en est de l’idée selon laquelle il faudrait absolument atteindre 4 mg/semaine pour profiter de l’effet glucagon.

Ce contenu accompagne ma vidéo MissPeps sur ce sujet, où je décortique visuellement les graphiques issus des essais.

1. Les données de la phase 2 : les pertes de poids selon les dosages

La source la plus complète concernant le retatrutide est l’essai clinique de phase 2, publié dans le New England Journal of Medicine.
Les participants ont été suivis pendant 48 semaines, avec différents schémas de dosage :

  • Placebo
  • 1 mg/semaine
  • 2 mg → 4 mg
  • 4 mg → 4 mg
  • 2 mg → 8 mg
  • 4 mg → 8 mg
  • 2 mg → 12 mg

Voici ce que l’étude montre :

Résultats : Perte de poids moyenne après 48 semaines

  • Placebo : –2,1 %
  • 1 mg/semaine : –8,7 %
  • 2 → 4 mg ou 4 mg fixe : –16,3 à –17,8 %
  • 2 → 8 mg : –21,7 %
  • 4 → 8 mg : –23,9 %
  • 2 → 12 mg : –24,2 %

Ce que ces chiffres démontrent :

👉 La majeure partie du bénéfice se situe entre 4 et 8 mg/semaine.
👉 Monter à 12 mg apporte très peu de résultats supplémentaires (moins d’un point de pourcentage).
👉 En revanche, les effets secondaires augmentent nettement à ces doses élevées.

En comparaison, la sémaglutide (Wegovy) atteint environ –15 % en 70 semaines.
Le retatrutide dépasse cette performance en 48 semaines, même à des doses modérées.

2. Effets secondaires : pourquoi monter trop vite est contre-productif

retatrutide

L’étude présente aussi un tableau des effets indésirables selon les dosages.

On y observe que :

  • Commencer directement à 4 mg double presque les nausées et diarrhées par rapport à un départ à 2 mg.
  • Les groupes 4 → 8 mg ont les effets secondaires les plus élevés.
  • Les groupes 12 mg présentent beaucoup plus de nausées et de vomissements.

Et petit détail amusant :
Même dans le groupe placebo, 11 % des gens ont eu des nausées et 11 % des diarrhées — preuve que les symptômes ne signifient pas nécessairement une réaction au produit.

👉 La conclusion est claire :
Un protocole lent, progressif et inférieur à 8 mg minimise fortement les effets secondaires.

3. Le mythe du “minimum 4 mg pour activer le glucagon” expliqué

Beaucoup affirment qu’il faut atteindre au moins 4 mg/semaine pour activer le récepteur du glucagon, l’un des mécanismes clés du retatrutide.
Cette idée vient d’un passage de l’étude de phase 1, où les doses testées étaient les suivantes : 0,1 mg — 0,3 mg — 1 mg — 3 mg — 4,5 mg — 6 mg.

Les effets glucagon les plus importants ont été observés à 4,5 mg et 6 mg…
simplement parce que ce sont les doses les plus élevées testées dans cette partie de l’essai.

Lorsque l’on regarde les graphiques :

  • 0,3 mg montre déjà un effet supérieur au placebo
  • 1 mg également
  • 3 mg encore plus
  • Le retatrutide ayant une demi-vie de 6 jours, une injection hebdomadaire entraîne une accumulation progressive.

Ce que cela signifie :

👉 L’activation du glucagon commence bien avant 4 mg/semaine.
👉 Les doses faibles (1 à 3 mg) sont déjà actives.
👉 Aucun seuil obligatoire n’a été identifié dans les données.

La croyance “4 mg minimum” vient donc d’une mauvaise interprétation d’un extrait de la phase 1 qui ne testait pas de doses intermédiaires.

4. Alors, quel est le dosage optimal selon les données ?

En recoupant les phases 1 et 2, on peut tracer une logique très nette :

✔️Commencer bas : 1 mg ou 2 mg/semaine

→ meilleure tolérance, adaptation progressive.

✔️ Rester bas tant que les résultats sont là

→ certaines personnes obtiennent déjà +10 % de perte avec 1–2 mg.

✔️ Monter, si besoin, jusqu’à 4 mg

→ c’est un palier très efficace.

✔️ Zone optimale : entre 4 mg et 8 mg/semaine

→ meilleurs résultats + effets secondaires maîtrisés.

Éviter 12 mg

→ très forte augmentation des effets secondaires pour un gain minime.

En pratique, de nombreux utilisateurs obtiennent des résultats spectaculaires à de faibles dosages, à condition d’être réguliers et patients.

5. Ce qu’il faut retenir

Pour résumer :

  • Le retatrutide est l’un des peptides les plus puissants étudiés à ce jour.
  • 4 à 8 mg/semaine suffisent largement pour obtenir la quasi-totalité des bénéfices observés en clinique.
  • Les doses élevées n’apportent presque rien mais augmentent les effets indésirables.
  • Le glucagon est activé bien en dessous de 4 mg, contrairement à ce qu’on lit souvent.
  • Rester bas longtemps est souvent la stratégie la plus confortable et la plus efficace.

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Le retatrutide est un composé extrêmement intéressant, mais il mérite d’être compris correctement, sans exagération ni idées reçues.
Les études scientifiques donnent une image claire : la puissance est déjà là à faible dose, et le véritable équilibre se trouve dans une titration douce et raisonnable.

Pour aller plus loin, je vous invite à regarder la vidéo complète sur ma chaîne MissPeps où j’analyse les graphiques et les courbes en détail.

https://youtu.be/0GqrLR5hyEs

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